variations sur un départ

variations sur un départ

invention scénographique chorégraphiée

Une femme sur la route de départ vers une nouvelle vie ailleurs, revisite sa mythologie intime, ses souvenirs, ses espérances. Arrimée avec sa maison sur un bastaing posé sur l’axe incertain du doute, elle traverse les points cardinaux à la rencontre d’un nouveau point d’équilibre. Sa maison trouée par le poids de l’histoire. Sa valise remplie de l’eau des mers à franchir. Ses pensées écorchées défilant dans sa langue d’origine. Ici comprise et là inconnue.
 Les mots composent une musique haletante accompagnée d’un piano. Récital insistant ponctué par les applaudissements du monde. Le périple est physique, tendu, urgent.

création 2017
spectacle tout public à partir de 11 ans
durée 1h
grec, français, anglais

texte, interprétation
Katerini Antonakaki

scénographie
Katerini Antonakaki et Sébastien Dault

musique
Ilias Sauloup

Production la main d’œuvres / Coproduction Festival Mondial des Théâtres de Marionnettes de Charleville. Avec l’aide à la résidence du Safran – Scène conventionnée à Amiens. Avec le soutien du Théâtre Dunois, de la Maison de l’Architecture de Picardie, du Tas de Sable – Pôle des Art de la marionnette, de la Maison de la Culture et la Maison du Théâtre à Amiens, du Vélo Théâtre à Apt.
Ce projet a bénéficié de l’aide du Ministère de la Culture / DRAC Hauts-de-France, au titre de compagnie conventionnée, de la Région Hauts-de-France, du Conseil départemental de la Somme et d’Amiens Métropole ainsi que de la Ville de Paris dans le cadre de la diffusion au Théâtre Dunois.
Avec l’aide à la diffusion pour Avignon et Charleville du Conseil régional Hauts-de-France.
dates à venir

(dates à préciser)  Vélo Théâtre – Apt

dates passées

Maison de la Culture / Gauchy – avril 2019
Théâtre Athenor / Saint-Nazaire
– mars 2019
MIMA Festival de marionnettes / Mirepoix – août 2018
Festival Avignon off / Présence Pasteur – juillet 2018
Internationales Figurentheaterfestival Blickwechsel / Magdebourg ALLEMAGNE – juin 2018
Le Safran – Scène conventionnée à Amiens – février 2018
Théâtre Dunois / Paris – janvier 2018
Semaine Internationale de la Marionnette / Neuchâtel SUISSE – novembre 2017
Maison du Théâtre / Amiens – octobre 2017
Festival Mondial des Théâtres de Marionnettes / Charleville – septembre 2017

Résidences de création : Vélo théâtre à Apt, Tas de sable, Maison de la Culture, Maison de l’Architecture, Maison du Théâtre, Safran – scène conventionnée à Amiens

dans la presse

Revue double n°38 - février 2018

Penelope weiB um die Welt der Traüme ; eine Welt, die interessanterweise dem Hades ähnelt. Und sie weiB um die zwei Türen zu dieser Welt. Aus Elfenbein ist die eine, aus Horn die andere. Die Tür aus Elfenbein durchschreiten die « reinen », d.h. die täuschenden Träume.
Die Tür aus Horn öffnet sich für die wahren – besser : die wahrsagenden – Träume. Nachzulesen ist das im 19. Gesang der "Odyssee" der Homer ; Vergil griff dieses rätselhafte Bild später in seiner « Äneis » auf – und auch zu den in Magdeburg gezigten « Variations sur un départ » wird es beschworen, wenn die griechische Performerin und Tänzerin Katerini Antonakaki auf ihrer ganz persönalichen Odyssee alle vier Bühnenhimmelsrichtungen durchmisst und dabei ein (wortwörtlich!) ganzes Haus im Schlepptau hat.
Herkunft als Prägung und Ballast. Und das Reisen, das – gerade auch im Sinne eines existenziellen Wechsels und Neubeginns – zu bloBen « Variationen einer Abreise » wird, die hier aus poetischer Sprache (varierend griechisch, französisch, englisch), abstrahierenden Szenen-Bildern, impressionistich gefärbter Klaviermusik und mit Fäden und Stricken im Raum ein Netz knüpfen ; Meridiane, zwischen denen man treibt und in denen man gleichsam gefangen bleibt. Und so artifiziell hermetisch das anmutet, so transparent gerät es in jenem Moment, in dem die Inszenierung von Penelope spricht, Antonakakis besagte Traumtüren streift und das Traumlicht der Sinngebung sich aus Täuschung und Wahrheit mischt. Ein wunderbar flüchtiger Augenblick, in dem die Allegorie auf menschliche Sinnsuche mit einer auf das Wesen der Kunst zusammenfällt.

Avec des fils et des cordes un filet se tisse dans l’espace. Points cardinaux entre lesquels on tangue et on se tient prisonnier. Et même si cela pouvait sembler techniquement hermétique tout devient limpide du moment où la mise en scène parle de Pénélope. Katerini Antonakaki frôle les dites portes du rêve et la lumière des songes donne un sens où se mêlent mirage et vérité. Un merveilleux moment éphémère où l’allégorie de la quête du sens par l’homme se superpose à la recherche de l’essence de l’art.

Festival OFF d'Avignon - juillet 2018

Chacun trouvera dans ce Voyage immobile de Pénélope ce qu’il apportera avec lui !
Pour notre part, dans une actualité qui s’est trop vite muée en habitude de non-accueil des réfugiés, politique décidée par des dirigeants mal ou non-élus, nationaux et européens, il est évident que Pénélope a pris les habits d’Ulysse…
… pour un exil partagé avec des dizaines de milliers de Grecs – pourtant Européens (!) – que la vile Troïka, hydre économique à trois têtes a jetés hors de leur pays avec sa stupide et inhumaine « règle d’or » de dette – illégitime, on ne le dira jamais assez – à rembourser… en livres de chair !
Quant au décor, il va peu à peu se déployer, mêlant ingéniosité et poésie : un work in progress dans le bon sens du terme…

Jean-Yves Bertrand

revuespectacle.com - juillet 2018

…il est évident que Pénélope a pris les habits d’Ulysse… pour un exil partagé avec des dizaines de milliers de Grecs – pourtant Européens (!) – que la vile Troïka, hydre économique à trois têtes a jetés hors de leur pays avec sa stupide et inhumaine « règle d’or » de dette – illégitime, on ne le dira jamais assez – à rembourser… en livres de chair ! Quant au décor, il va peu à peu se déployer, mêlant ingéniosité et poésie : un work in progress dans le bon sens du terme…

Jean-Yves Bertrand

L'alchimie du verbe - juillet 2018

L’exil, sa puissance, sa morbidité : une poétique
Partir. Quitter, sans savoir quand revenir. Sans savoir à qui dire adieu, comment dire adieu. De nos jours, ces thématiques sont terriblement actuelles et occupent beaucoup (et c’est tant mieux) l’espace public. Heureusement, après une durée d’exploitation de ces sujets sous l’angle des faits, des dates et des chiffres, il est temps que la Poésie et le Théâtre prennent le relais. Explorer ces enjeux sous des angles plus émotionnels et sensibles sont des enjeux du théâtre contemporain tel qu’il s’exprime à Avignon, et c’est donc aussi le parti pris de deux pièces qui y sont présentées cette année, au Festival d’Avignon et au Festival OFF.
Dans le OFF, on trouve à Présence Pasteur, les Variations sur un départ que présente Katerini Antonakaki. Par le visuel et le sensible, l’actrice cherche simplement à « transmettre » en se débarrassant des questions langagières ou de tout rapport intellectualiste à sa pratique. En effet, l’artiste inverse les rapports de dominations qui s’installent le plus immédiatement entre les arrivants et les arrivés, c’est-à-dire les questions de maîtrise et de compréhension d’une langue. Le spectateur n’est pas censé comprendre les mots qui sortent de la bouche de l’actrice, et pourtant sa fragilité et le cœur de son message sont absolument et universellement accessibles et compris. Le langage universel de l’art se passe de mots, d’alphabet et de grammaire.
Ici, il ne s’exprime que par le sensible : espace visuel et sonore avant tout. La dramaturgie repose sur la construction d’un espace qui accompagne le sens de la pièce, puisqu’il suit littéralement le parcours intérieur de la comédienne. Partant d’un chez-elle, frêle mais construit, celle-ci cherche à s’aventurer sur d’autres possibles, aux quatre points cardinaux. Mais elle est sans cesse retenue par ce fil invisible qui nous relie à notre maison, notre domicile, nos racines. Seule sur un ponton qui s’avance vers l’horizon comme la planche des pirates qui offre les innocentes victimes aux crocodiles, elle cherche un équilibre qui reste toujours instable et dangereux. La création sonore qui accompagne cette composition est signée de Ilias Sauloup et remplit elle aussi l’espace au même titre que le bois ou le plastique.
Le travail sur les échelles, sur les maquettes, sur les petits objets-symboles permet de faire de cette construction une vraie porte vers le poétique qui devient politique. Associée au travail de la lumière, notamment qui s’accompagne d’une étude de l’ombre, cette scénographie nourrit un espace qui ne se veut ni figuratif ni descriptif mais qui pour autant nous transporte dans la réelle et profonde douleur de l’arrachement à sa terre natale. Souvent gestué, parfois dansé, le parcours de l’exilé est évoqué de manière universelle mais peu démonstrative, laissant le spectateur construire son mythe et son épopée.

Louise Rulh

Rue du théâtre - juillet 2018

Entre musique, théâtre et danse. Dépaysement garanti.
Une cabane ouverte aux vents. Une lumière qui laisse filtrer en ombre chinoise silhouette et lettres. Une salve d’applaudissement. On pourrait croire que tout commence par la fin. Et puis une danse s’esquisse, faisant voler des oies d’osier. Et des mots, des phrases. En grec. Petite musique étonnante à nos oreilles. Sensation de douceur, d’immensité. De doute aussii. D’attachement et de difficultés à partir.
On est ici dans un monde un brin surréaliste où les scènes se répètent, se distinguent, se ressemblent. Sans jamais être tout à fait les mêmes. Comme l’air de piano qui accompagnera toute la prestation. Comme aussi ces salves d’applaudissements, plus ou moins fournies, qui marqueront les transitions entre ces variations. On se laisse glisser dans les mouvements de flots si habilement produtts par la compagnie. On pourra y saisir des bribes d’antiquité grecque tendues en miroir aux migrants d’aujourd’hui. Même si le propos semble moins politique que poétique.

Karine Prost